Pourquoi porter des lunettes de soleil ?

Les lunettes de soleil sont devenues de véritables accessoires de mode. Les marques rivalisent d’ingéniosité chaque saison pour créer des montures toujours plus originales. Un vaste choix de couleurs et de formes adaptées à tout type de visage est disponible à longueur d’année dans les boutiques d'habillement et d'accessoires comme chez l’opticien. Les magazines s’emparent des dernières tendances et ne sont pas avares de conseils quant à la façon de porter ses lunettes de soleil.

Pourtant, il faut garder en mémoire qu’une paire de lunettes de soleil n’est pas uniquement une affaire de style. L’objectif premier des verres solaires est de lutter contre l’éblouissement et les effets néfastes des UVA et des UVB sur les yeux. La santé oculaire est souvent négligée ou méconnue, mais elle impacte directement la qualité de vie et le confort des hommes et des femmes de tout âge. Si la question du pourquoi porter des lunettes de soleil reste floue pour vous, quelques explications s’imposent.

Les lunettes de soleil, une protection pour les yeux

La fonction première des lunettes de soleil est donc de protéger les yeux des rayons solaires.

Le globe oculaire : un organe vulnérable face au rayonnement solaire

Si regarder le soleil directement pendant plus de 10 secondes peut causer des dommages permanents sur la rétine, il faut savoir que la lumière visible n’est pas forcément la plus nocive pour l’œil. La lumière directe du soleil provoque surtout un éblouissement désagréable, mais les lésions du globe oculaire sont principalement dues aux rayons dits invisibles, soit les ultraviolets et les infrarouges.

Les UV traversent l’atmosphère, même lorsque le ciel est nuageux, et se réfléchissent sur l’herbe, le sable, l’eau et la neige. Le rayonnement solaire est plus intense durant l’été et à proximité de l’équateur, mais l’altitude et la neige augmentent son impact et de nombreuses lésions oculaires, comme la « cécité des neiges », sont caractéristiques d’un manque de protection pendant l’hiver.

Les profils les plus à risque : les enfants et les personnes aux yeux clairs

Les yeux clairs contiennent une plus faible quantité de pigments que les yeux foncés et seraient donc potentiellement plus sensibles à la luminosité. Cependant, les risques les plus importants liés aux dangers du soleil sont visibles chez les enfants, qui doivent impérativement être protégés par une paire de lunettes de soleil filtrantes dès leur plus jeune âge. En effet, selon la Société Française d’Ophtalmologie, le cristallin des enfants n’est pas assez mature pour filtrer efficacement les UV :

avant l’âge d’un an, 90 % des UVA et 50 % des UVB accèdent directement à la rétine ;
entre 10 et 13 ans, ces chiffres avoisinent 60 % des UVA et 25 % des UVB.

Normes et catégories de lunettes de soleil

Le modèle et la monture d’une paire de lunettes de soleil sont uniquement une affaire de style, mais le choix de verres solaires de qualité doit impérativement reposer sur trois critères majeurs. Il s'agit :

de la mention CE qui certifie que le produit est conforme aux normes européennes et que les verres solaires sont d’une qualité suffisante pour protéger les yeux contre la lumière nocive du soleil ;
des verres 100 % UVA/UVB qui protègent efficacement les yeux contre les ultraviolets et les infrarouges. Pour lutter contre la réverbération, l’option verres polarisants est un vrai plus ;
de l’indice de protection qui est compris entre 0 et 4. Chaque catégorie correspond à un type d’exposition : un indice 2 est généralement suffisant pour les balades en ville ou par temps nuageux, un indice 3 est plus indiqué pour la saison estivale, les jours de forte luminosité ou à la plage tandis qu’un indice 4 est indispensable pour à la neige ou en mer. Attention, la catégorie 4 ne doit en aucun cas être utilisée en conduisant, car elle altère fortement l’acuité visuelle.

Les pathologies de l’œil dues aux rayons ultraviolets

Après la peau, le globe oculaire est l’organe le plus touché par les pathologies relatives à l’exposition solaire. Le meilleur moyen de s’en prémunir est le port systématique de lunettes de soleil avec un indice de protection adapté.

Ophtalmie, photokératite et photoconjonctivite : les coups de soleil de l’œil

Larmoiement, diminution de la vision, cécité temporaire, paupières enflées ou encore douleurs oculaires, l’ophtalmie est la conséquence directe de la brûlure de la cornée par les rayons UV. Ce coup de soleil de l’œil, qui guérit généralement en 48 h dans l’obscurité totale, requiert parfois l’avis d’un ophtalmologiste et le recours à un traitement à base d’antalgiques et de collyres antiseptiques et cicatrisants. Il existe plusieurs types d’inflammation causés par une exposition excessive aux rayons ultraviolets :

la photokératite est une inflammation de la cornée qui, non traitée, peut dégénérer en conjonctivite purulente appelée photoconjonctivite ;
la photoconjonctivite est une réaction inflammatoire aigüe de la conjonctive, la membrane qui tapisse le blanc de l’œil et l’intérieur des paupières ;
l’ophtalmie des neiges ou « cécité des neiges » est une forme extrême de photoconjonctivite qui apparaît souvent en altitude ou en milieu polaire, lors de séjours prolongés en haute montagne, ou sur les surfaces enneigées, en raison de la puissance de l’indice UV.

20 % des cataractes dues à une exposition répétée aux UV

La cataracte est principalement liée au vieillissement, elle touche une personne sur 5 à partir de 65 ans et près de 60 % de la population de plus de 85 ans. Cependant, les risques de son apparition sont étroitement liés aux UV. L’OMS estime d’ailleurs que 20 % des cataractes résultent directement d’expositions répétées au soleil.

Cette affection de l’œil provoque une opacification du cristallin, dont le rôle est précisément de faire converger les rayons lumineux sur la rétine et d’effectuer une mise au point pour obtenir une vision nette. La cataracte diminue l’acuité visuelle progressivement et augmente la sensibilité aux lumières vives. Elle peut entraîner une cécité totale si elle n’est pas traitée.

La surexposition solaire impliquée dans l’apparition de la DMLA

La DMLA, ou Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge, est la première cause de cécité chez les plus de 50 ans. Elle se caractérise par une vision centrale altérée, une difficulté à voir les détails, une déformation des images et des lignes droites ainsi que l’apparition d’une tache noire sur l’objet regardé. L’exposition intense à la lumière du jour augmente significativement le risque de développer la maladie et les rayons ultraviolets accélèrent également son évolution. Certains traitements permettent aujourd’hui de limiter sa progression, mais sans aucun phénomène de guérison.

Le ptérygion, une tumeur bénigne à la surface de l’œil

Très courant dans les pays ensoleillés, territoires d’outre-mer, Afrique ou Australie, le ptérygion est une masse de tissu qui se développe à la surface de l’œil, généralement dans le coin interne. Conséquence directe de l’impact des rayons UV sur les yeux, ce voile atteint d’abord la conjonctive, mais peut s’étendre jusqu’au centre de la cornée. Dans les cas les plus sévères, une gêne visuelle peut apparaître.

Le ptérygion a tendance à s’enflammer et à entraîner une baisse de l’acuité visuelle. Une ablation chirurgicale est alors préconisée. Le seul remède pour éviter de développer un ptérygion ou de le voir revenir après une opération est le port de lunettes de soleil et d’un chapeau dans ces zones exposées, surtout pour les personnes aux yeux clairs et les enfants.

Le mélanome de l’œil ou cancer de l’uvée

Le mélanome est une tumeur cancéreuse assez rare qui est généralement diagnostiquée chez l’adulte après 55 ans. Bien que la cause exacte de son apparition soit inconnue, il est probable qu’une surexposition augmente les risques de développer la maladie, notamment chez les personnes aux yeux clairs. Les symptômes se caractérisent par une baisse de l’acuité, des flashes répétitifs et localisés ainsi que la présence de tâches dans le champ visuel. Un examen de vue régulier chez un optométriste permet une prise en charge précoce et un meilleur pronostic de cette maladie.

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