Comment choisir les verres de ses lunettes de vue ?
L’achat de nouvelles lunettes de vue n’est pas une tâche à prendre à la légère. L’accent est principalement porté sur les montures, leurs couleurs et leur esthétique globale qui doivent parfaitement s’accorder avec son look et la morphologie de son visage. Les marques rivalisent d’audace et d’originalité pour proposer des modèles tendance adaptés à tous les goûts, que l’on a plaisir à essayer chez l’opticien ou virtuellement en ligne.
La personnalisation des verres ophtalmiques passe souvent au deuxième plan. Pourtant, les différents matériaux, les options de design et de traitements ont une incidence importante sur la santé des yeux, quel que soit le trouble visuel rencontré ou le niveau de correction prescrit. L’ensemble de ces éléments a également un rôle à jouer dans la sécurité, le confort et le style. On fait le point sur tout ce qu’il faut savoir pour bien choisir les verres de ses lunettes de vue.
Les verres progressifs ou multifocaux pour un champ de vision variable
Après 40 ans, les yeux ont tendance à vieillir et la vision devient moins claire, de près ou de loin. Les verres progressifs peuvent alors se rendre indispensables au quotidien.
Qu’est-ce qu'un verre progressif ?
En prenant de l’âge, le cristallin de l’œil se relâche, provoquant des difficultés de mise au point entre la vision de loin et la vision de près. Dans ce cas, on parle de presbytie. Les verres progressifs, également appelés verres multifocaux, sont composés de deux ou trois zones de correction pour limiter ce trouble. Ils sont en mesure de combiner plusieurs corrections dans un seul verre pour voir clairement à toutes les distances et passer de l’une à l’autre en douceur :
- la partie supérieure du verre est adaptée à la vision de loin ;
- la partie intermédiaire permet de corriger la vue à distance informatique ;
- la partie inférieure et conçue pour les tâches visuelles rapprochées, comme la lecture ou l’utilisation d’un smartphone.
Les verres bifocaux font également partie des verres progressifs, mais ces derniers ne combinent que deux ordonnances et peuvent compenser aussi bien la myopie que l’hypermétropie.
Comment choisir ses verres progressifs ?
Le choix des verres progressifs pour ses lunettes de vue varie selon les besoins en matière de correction de la vision de près, de la vue intermédiaire et de la vue de loin. Quatre tendances majeures peuvent être distinguées :
- les verres progressifs pour ordinateur sont des verres à foyer variable de près. Ils soulagent la fatigue oculaire numérique, améliorent le confort visuel et offrent une vision plus claire aux utilisateurs d’écrans. Ils aident à éliminer les risques de Computer Vision Syndrom, ou CVS, le syndrome de vision sur ordinateur ;
- les verres progressifs standard permettent un grand choix de correction multifocale (bifocale ou trifocale) avec une transition fluide entre chaque verre et une zone de lecture prédominante, mais ils demandent néanmoins une monture suffisamment haute ;
- les verres progressifs à couloir court nécessitent une plus petite monture que les verres progressifs standard, mais la zone de lecture est plus étroite, ce qui occasionne un temps d’adaptation plus important ;
- les verres progressifs de haute qualité offrent une vision plus large et une variation plus fluide entre les différentes corrections. Plus coûteux que les autres verres, ils sont plus facilement personnalisables et prennent en compte l’œil dominant.
De nos jours, les verres multifocaux présentent rarement une ligne visible délimitant les différentes corrections. Ils sont plus esthétiques, plus simples à utiliser et plus performants. Quelles que soient leurs spécificités, ils demandent un certain temps d’adaptation, de quelques heures ou quelques jours, pendant lesquels ils peuvent provoquer des distorsions dans la vision périphérique et entraîner un manque de netteté.
Les verres unifocaux pour les troubles de la vue les plus courants
Le choix des verres unifocaux pour ses lunettes de vue dépend principalement du trouble de la vision à améliorer. Ce type de verre, présentant la même puissance de correction sur toute sa surface, permet de traiter l’astigmatisme, l’hypermétropie ou la myopie.
Le verre unifocal divergent pour corriger la myopie
En France, on estime à 29 % le pourcentage de la population touchée par la myopie. Ce trouble de la vision très fréquent apparaît souvent pendant l’enfance. Il se caractérise par un œil est « trop long », qui présente un cristallin convergent. En d’autres termes, la distance entre la cornée et la rétine est trop importante. Par conséquent, la mise au point de l’image d’un objet éloigné ne se projette pas sur la rétine, mais un peu en avant, provoquant une vision floue de loin.
La myopie est handicapante, mais elle peut être corrigée par des verres unifocaux divergents dont la forme concave est plus fine aux bords qu’au centre. Cette correction sert à compenser l’excès de convergence de l’œil et permettre à l’image de se former au bon endroit, sur la rétine.
Le verre unifocal convergent pour corriger l’hypermétropie
À l’inverse d’un myope, on dit de l’hypermétrope qu’il a l’œil trop faible ou trop court. Sa vision est nette de loin, mais floue de près, car l’image projetée dans l’œil va se former en arrière de la rétine. Pour compenser ce phénomène, le cristallin va naturellement se gonfler pour augmenter sa puissance. Si cette accommodation est suffisante, l’image sera nette, mais cette mise au point se fait constamment et se traduit par une grande fatigue oculaire. Dans le cas contraire, la vision reste floue. Ce trouble de la vision toucherait 10 % de la population française.
La correction de l’hypermétropie consiste à faire converger davantage de lumière sur la rétine. Les verres unifocaux convergents sont également appelés verres « convexes » ou verres positifs. Ils sont plus fins sur les bords qu’au centre.
Le verre unifocal torique pour corriger l’astigmatisme
L’astigmatisme est un trouble de la vision commun qui touche près de 15 % de la population. Il se caractérise par une déformation de la cornée qui présente une forme ovale dite « en ballon de rugby », au lieu d'être ronde. Concrètement, les rayons lumineux ne convergent pas à un seul et même endroit sur la rétine, la mise au point ne se fait pas correctement. Les conséquences sur la vue se traduisent par une vision floue et imprécise à toute distance, qui peut s’accompagner de myopie ou d’hypermétropie.
L’objectif de la correction ophtalmique est de réorienter les rayons lumineux. Pour ce faire, on fait appel à des verres unifocaux toriques ou « cylindriques » plus ou moins cambrés selon la puissance du défaut visuel.
Les verres photochromiques : le changement de teinte face aux rayons UV
Les lunettes photochromiques ne doivent pas être confondues avec des lunettes de soleil. Ce verre correcteur change de teinte en fonction des variations de luminosité et de la quantité de rayons ultraviolets à laquelle il est soumis. Cet effet est obtenu en ajoutant une couche photosensible par le biais d’un traitement spécifique, adapté au matériau du verre, qu’il soit en verre minéral (verre pur), organique (plastique) ou en polycarbonate. En présence d’UV, une rupture se crée dans les liaisons dans les molécules. Le verre s’assombrit puis revient à sa teinte initiale, transparente, lorsqu’il n’est plus exposé aux UV.
Le traitement photochromique peut s’appliquer à tout type de monture et de correction, sur les verres unifocaux comme sur les verres progressifs. Il présente l’avantage majeur de protéger les yeux contre l’éblouissement. Recommandés pour les activités sportives, ils ne sont pas adaptés à la conduite.
Les verres sans correction : un accessoire de mode à part entière
Pourquoi choisir des verres sans correction pour ses lunettes de vue ? Perçus comme un accessoire stylistique, les verres neutres sont destinés à des personnes ayant une acuité visuelle normale qui souhaitent seulement changer leur look ou suivre les tendances de la mode. Disponibles chez l’opticien ou dans les boutiques d’optiques en ligne, ces verres doivent être sélectionnés avec soin. Si leur qualité est mauvaise, ils risquent en effet de dégrader la santé oculaire en déformant la vue. Au moment de l’achat, il faut bien vérifier qu’aucune aberration visuelle n’apparaît en déplaçant la monture de haut en bas pour s’en prémunir.
Les verres sans correction peuvent, comme tous les autres types de verre, faire l’objet de traitements spécifiques. Ils existent en version photochromique, anti-reflets, anti-rayures ou anti-lumière bleue. Ces options s’avèrent intéressantes pour ceux qui cherchent à protéger leurs yeux face aux écrans ou à l’éblouissement.
Des traitements de surface pour optimiser ses verres de lunettes de vue
Le choix des traitements pour les verres ophtalmiques correspond à des besoins spécifiques : la facilité d’entretien, la protection des yeux, l’amélioration de la vision, la longévité des lunettes de vue ou encore l’esthétisme de la monture sur le visage.
Le traitement anti-rayure ou traitement durci
De nos jours, les matériaux utilisés dans la fabrication des lunettes sont de plus en plus diversifiés. Le verre pur, ou verre minéral, autrefois employé pour toutes les corrections, a tendance à être remplacé par du verre synthétique, à base de plastique, comme le verre organique ou en polycarbonate. Ces nouveaux matériaux sont réputés moins dangereux pour les yeux en cas de choc et de chute, car leur structure présente plus de résistance et moins de risque d’éclatement. Cependant, ils sont très vulnérables face aux rayures.
Le traitement anti-rayure améliore la durée de vie des verres et apporte un vrai confort visuel. Le reflet de la lumière dans des verres rayés est particulièrement handicapant et peut porter atteinte à la santé oculaire. Mais attention, le durcissement des verres ne dispense pas d’un entretien régulier.
Le traitement anti-reflets
Fortement recommandé pour les lunettes de vue, le traitement anti-reflets fait disparaître les halos de lumière provoqués par l’effet de réfraction des verres. Ce type de matériau reflète en effet une partie de la lumière disponible qui n’est pas en mesure d’atteindre l’œil. La lumière des phares de voiture, du soleil et des néons peut entraîner un éblouissement plus important et altérer sensiblement l’acuité visuelle. Les verres traités contre les reflets sont très efficaces pour protéger les yeux dans tout type de situations quotidiennes et rendre la vue plus nette et précise.
Outre cet avantage majeur, le traitement anti-reflet apporte de la transparence aux verres. Il permet non seulement de mieux voir, mais aussi d’être mieux vu par ses interlocuteurs en occultant l’effet miroir qui fait apparaître leur reflet à la surface des verres. D’un point de vue esthétique, la monture peut être plus discrète et délicate.
Le traitement anti-lumière bleue
Les yeux sont naturellement adaptés à un éclairage chaud et incandescent, comme celui émis par le soleil ou le feu. Or les diodes électroluminescentes, ou LED, transmettent une lumière blanche artificielle à forte teneur de bleu appréciée pour sa faible consommation énergétique. Ordinateur, tablette, smartphone et télévision, tous les écrans diffusent donc une lumière bleue qui s’avère toxique pour la rétine et nocive pour la santé visuelle.
Un Français passe en moyenne 6 heures devant un écran. Le changement de mode de vie, l’expansion du monde numérique et la digitalisation du travail provoquent des troubles fréquents, allant de la fatigue oculaire à la recrudescence de certaines maladies comme la Dégénéréscence Maculaire Liée à l’Âge, ou DMLA. Les verres anti-lumière bleue sont des filtres physiques conçus pour bloquer une partie du spectre lumineux pour apporter confort visuel et protection.
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